L’université en France

Un étudiant s’est immolé par le feu à Lyon. Différents incidents montrent depuis que le malaise diffus peut s’exprimer dans la violence après avoir été sous estimé par les autorités pendant plusieurs décennies.

Si le système scolaire français assure une quasi gratuité pour tous les étudiants au contraire de nombreux pays dont la Grande-Bretagne et les États-Unis. les étudiants Français manquent cruellement de moyens pour vivre, se loger et travailler correctement, sans avoir à perdre du temps et de l’énergie dans des emplois précaires.

Les bourses octroyées sont notoirement insuffisantes et complexes. Dans le cas de l’étudiant lyonnais la bourse d’État avait été retirée du fait de son triplement de l’année de licence.

Globalement les lycéens les mieux favorisés socialement se font admettre dans des grandes écoles, les autres vont à l’université. Selon les disciplines il est rare que les diplômes obtenus suffisent à eux seuls à assurer un débouché professionnel, y compris dans les matières scientifiques. De nombreux travailleurs pauvres sont sur diplômés.

La massification (qu’on pourrait appeler aussi une démocratisation si les inégalités sociales n’étaient pas amplifiées par l’université surtout à partir de la licence) n’est pas réussie. Il y a à cela des raisons matérielles mais aussi des raisons pédagogiques, des problèmes d’administration et d’évaluation.

La solution serait de combiner un salaire étudiant, un service civique étudiant, une obligation de travailler quelques années en France à la fin des études, par exemple dans les régions en difficulté, et une sélection plus sévère pour réduire le risque d’échec. A condition d’accompagner ceux dont le premier choix s’est révélé impossible et de supprimer les aides déjà en place.

A l’université (qui ne subit pas d’inspection) des professeurs sont responsables de la création  des programmes, du recrutement et de l’évaluation des enseignants, de la direction administrative et budgétaire, de l’évaluation et donc de l’orientation des étudiants donc juges et parties. Au nom de la liberté pédagogique (mais qui enseigne la pédagogie aux universitaires ?) l’Etat comme la société civile, les entreprises et les étudiants eux mêmes n’ont aucun moyen de surveillance, encore moins d’influence, dans la plupart des établissements.

En France le principal défaut du système dès l’école primaire est l’orientation personnalisée : il faut imaginer (sans obligation de choix prématuré et dès le collège) un accompagnement régulier des jeunes par des professionnels de l’orientation, formés à l’évaluation (type bilan de compétences), aux ressources humaines, (donc connaissant le marché du travail y compris dans les services publics et l’économie sociale et solidaire), en droit (RSE responsabilité sociale des entreprises et justice prud’homale) et à la maîtrise des réseaux sociaux (en lien avec les associations d’insertion) en appui mais en dehors de l’éducation nationale.

Enfin il faut améliorer le statut des formations qualifiantes en faveur des jeunes aspirant aux emplois de demain : vigilance cybernétique, aide aux personnes dépendantes, économie sociale et solidaire dans l’artisanat et l’agriculture.